Distillation
L’hydro-distillation ou Entrainement à la vapeur d’eau
La technique de la distillation repose sur la capacité de la vapeur d'eau à capter les huiles essentielles enfermées dans une fleur, une racine, une graine…
Techniquement, le procédé est ancien et surtout lié à la production de l'alcool ; l'appareil utilisé en parfumerie était à ses origines identiques à l'alambic des bouilleurs de cru. Il comprend une chaudière dans laquelle les matières à distiller sont mélangées à 5 fois leur poids d'eau. Portée à ébullition, cette dernière se transforme en vapeur qui traverse les matières odorantes et se charge en huile essentielle avant de quitter la chaudière par le col-de-cygne. Celui-ci mène à un réfrigérant permettant de condenser la vapeur d'eau; il consiste en un long tuyau de cuivre roulé en serpentin et traversant une cuve d'eau froide. A la sortie du réfrigérant, le mélange condensé, c’est-à-dire de l'eau chargée en essence odorante, coule dans un vase florentin. Par différence de densité, l'HUILE ESSENTIELLE est alors séparée de l'eau qui demeure au fond du vase. L'EAU décantée reste parfumée, elle peut être utilisée en l'état.
La distillation de la fleur d'oranger donne ainsi, d'un côté une huile essentielle appelée Néroli et de l'autre l'eau de fleur d'oranger. L’eau encore parfumée peut être renvoyée dans l’alambic par un syphon ou giffard, c’est le cohobage.
Les premières distillations se faisaient à feu nu en chauffant directement la chaudière par brasier. Le démarrage était difficile et les résultats très irréguliers. Les huiles essentielles conservaient parfois une mauvaise odeur de brûlé. Pour améliorer le procédé, Hugues l’Ainé eut l’idée vers 1860 de chauffer l’alambic en introduisant de la vapeur d’eau produite par un générateur indépendant, dans un double fond aménagé sous la cuve de l’alambic. On eut aussi l’idée d’introduire directement la vapeur d’eau dans le bas de la cuve pour qu’elle traverse les matières végétales à distiller disposées sur une grille et non plus immergées dans l’eau. Le procédé est dit de distillation à vapeur sèche. Il est utilisé pour la distillation des plantes herbacées et de certaines fleurs : lavande, sauve, basilic. A Grasse, le procédé est toujours en vigueur.