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La Grèce antique


Le rayonnement du parfum demeure en outre intimement lié à la civilisation grecque. Dès l'époque créto-mycénienne (1500 avant J.-C.) les Grecs croyaient en l’existence d’êtres divins révélés par les aromates et les parfums.

La nature privilégiée du pays offre nombre de plantes aromatiques. Des huiles végétales, telle l’huile d’olive, permettent de les fixer. Les conquêtes d’Alexandre, sa découverte des quatre routes des épices et des aromates, introduisent l’usage du santal, de la cannelle, de la muscade, du nard, du benjoin et du costus. On commence à utiliser les premiers parfums d’origine animale : le castoréum, le musc ; la civette et l’ambre gris.

Présumés d'origine divine ou fabuleuse, les parfums sont essentiels dans la célébration du culte : après les offrandes d'animaux, on brûle des substances parfumées rares comme la myrrhe et l'encens.

De même, la naissance, le mariage, la mort s'accompagnent de fumigations et d'onctions parfumées, aux vertus purificatrices. Les parfums jouent un rôle majeur lors des funérailles, car ils favorisent le passage dans l'au-delà. Les défunts enveloppés dans des linceuls parfumés sont brûlés ou ensevelis avec de précieux récipients et des plantes odorantes comme la rose, le lis, la violette, sans doute symboles de la vie éternelle.

 Au-delà de ces rites, les Grecs vouent un véritable culte à l'hygiène du corps et à la beauté plastique. Hippocrate préconise ainsi des remèdes à base de sauge, de mauve, de cumin,... administrés sous forme de fumigations, frictions et bains. Après leurs ablutions aux bains publics, lieux de sociabilité, hommes et femmes parfument leurs corps d'huiles à l'iris, à la marjolaine... Au cours des banquets, on baigne les pieds des invités en signe d'hospitalité puis on leur offre guirlandes de fleurs, vins parfumés, onguents à la rose, à l'huile de giroflée.

 En Crête, avant les fameux jeux de taureaux minoens, les athlètes enduisent leur corps d'huile parfumée.

 Rome

Les premiers Romains, plus soucieux de conquête que de toilette, subissent l’influence des pays et des civilisations qu’ils colonisent. Les Etrusques leur apportent le genêt, le labdanum, le pin, le myrthe, l’encens. Les influences hellénistique et orientale se répandent en Italie. De la République à l’Empire, les parfums connaissent un essor formidable parfois jusqu'à l'excès.

Les Romains assimilent la religion grecque et associent les parfums aux divinités et aux rites de mariage et de funérailles. Néron, aux funérailles de Poppée, brûle plus d’encens que l’Arabie n’en produisait en 1 an.

Dans les thermes, tous, femmes et pauvres compris, peuvent se laver. C'est également grâce aux romains que se répand l'usage du sapo, pâte moussante à base de graisse de chèvre et de cendre de saponaires, ancêtre du savon.

En perpétuant et en développant les usages des Grecs et des orientaux, les Romains contribuent à maintenir les anciens réseaux commerciaux qui, de l'Inde, de l'Arabie et de l'Afrique, acheminent par caravanes et par mer les produits bruts ou composés.

Les traités sur les odeurs, souvent écrits par les médecins qui leur prêtent des vertus curatives, mentionnent des végétaux tel le lis blanc, le narcisse, la cardamome, la rose, l'iris, le santal..., des substances animales comme le musc, la civette, le castoréum ainsi que diverses résines.

À partir de ces matières premières, les Romains préparent des onguents, des eaux de senteur, des parfums, des pastilles et des poudres odorantes. Le traité de chimie de Zosine (fin du IIIe siècle) atteste que les Romains connaissent la distillation. Comme en Orient, ils utilisent également des fards très épais et colorés.

La diffusion des parfums dans l'empire Romain et les améliorations techniques apportées à leur fabrication se sont donc accompagnées d'un affadissement de leur valeur religieuse, de leur symbolique mystique.

 L'apparition du verre au Ie siècle avant J.C., et son utilisation comme contenant des substances parfumées, constitue la principale innovation de l'empire romain. Ce matériau, bien que fragile, présente deux intérêts : il est facile à travailler et ne garde pas les odeurs. Il permet aux Romains d'imiter les récipients venus de Grèce, mais également de produire des contenants d'une grande diversité de formes et de couleurs.